Wednesday, November 19, 2014

La manifestation du 6 novembre 2014, à Bruxelles, a été un énorme succès. SETCa FGTB.

Un démarrage sur les chapeaux de roue


La manifestation du 6 novembre a été un énorme succès. Plus de 120.000 manifestants de toutes les régions du pays et de tous les secteurs.  Mais elle n’a pas rassemblé que des militants syndicaux, il y avait aussi de simples affiliés et de nombreux participants sans lien avec les syndicats. Cette manifestation était donc portée par une large base. Félicitations à chacun. Cette situation est entièrement liée au fait que ce gouvernement touche pratiquement toutes les couches de la population. À part, bien sûr, les riches et les nantis. Un démarrage sur les chapeaux de roue, donc. Et l’importance d’un tel démarrage est évidente. Pas de résultat sans un bon départ. Mais c’est à l’arrivée que sont décernés les prix. Il s’agit à présent de maintenir ce bon cap. Les jours de grève provinciale doivent le prouver, pour se diriger crescendo vers une journée de grève nationale le 15 décembre.

Politique gouvernementale : cadeau pour les riches et les employeurs

Entre-temps, toutes les mesures prévues par ce gouvernement sont de plus en plus claires. Les précisions nécessaires sont à présent connues, entre autres par le biais des « notes de politique »  que tous les ministres présentent ces jours-ci au Parlement. Ces précisions nous éclairent, mais elles n’ont pas de quoi nous réjouir. La situation ne cesse de se dégrader.

Dans cet édito, nous n’allons pas à nouveau passer en revue tous les points de contenu. Le fil rouge qui se dessine à travers ces mesures gouvernementales est très clair. Ce gouvernement est un gouvernement antisocial, qui va à l’encontre des intérêts des travailleurs et des allocataires sociaux, tandis que les employeurs et les nantis sont dorlotés. C’est également un gouvernement qui veut rompre radicalement avec notre modèle social, basé sur des mécanismes de solidarité construits collectivement et sur la liberté de négociation entre syndicats et employeurs. Cette liberté de négociation est à présent mise au frigo – voire peut-être au congélateur – pour des années. Et en lieu et place de systèmes collectifs solidaires, ce gouvernement opte pour le « chacun pour soi ». Deux exemples parmi tant d’autres : travailler plus longtemps pour une pension moindre, tandis que l’on pourra continuer de gagner sa vie de façon illimitée une fois à la pension. Au lieu d’une pension légale correcte, chacun risque de devoir garantir lui-même le revenu avec lequel il devra s’en sortir en tant que pensionné. Le « compte-carrière » témoigne également de ce même esprit de « chacun pour soi ». Les formules de crédit-temps et les régimes de prépension seront, eux aussi, supprimés. Chacun pourra toutefois épargner personnellement, afin d’utiliser ce crédit d’épargne plus tard, pour interrompre sa carrière ou pouvoir tout de même arrêter de travailler avant l’âge de la pension. Mais pour cela, il faudra prendre moins de congés durant sa carrière, ou renoncer à certains avantages pécuniaires afin de les mettre sur son compte-carrière. Il apparaîtra clairement que ce n’est pas pour tout le monde. Le principe du « chacun pour soi » n’aura donc d’autre effet que l’accroissement des inégalités. Les situations aux États-Unis ou au Royaume-Uni démontrent ce que ce modèle anglo-saxon signifie pour les travailleurs et les allocataires sociaux. C’est pourquoi notre lutte est aussi une lutte idéologique.


Jusqu’au bout

Les prix sont décernés à l’arrivée. Et ceux-ci, que nous voulons décrocher à l’aide de notre plan d’action, sont clairs : pouvoir d’achat pour les travailleurs et les allocataires sociaux, sans saut d’index et avec liberté de négociation dans les secteurs ; plus d’emplois durables et de qualité avec des possibilités de départ anticipé avant l’âge légal de la pension (qui doit rester à 65 ans) ; fiscalité juste où les revenus du patrimoine sont imposés de la même manière que les revenus du travail et poursuite du développement de notre sécurité sociale solidaire, fédérale et collective.

Voilà l’enjeu des journées de grève provinciale qui se profilent, ainsi que de la journée de grève nationale du 15 décembre. Si le Gouvernement ne cède pas, il faudra élaborer un nouveau plan d’action. Nous ne pouvons pas laisser détruire notre modèle social, et nous ne laisserons pas cela se produire.

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